dimanche 28 novembre 2010

Le Red Ball Express

C'est une des opérations les plus connues de la seconde guerre et celle qui a contribué à la reconnaissance des tracteurs de semi-remorques, jusque là délaissés par l'armée.

Le plus important pour une armée conquérante est que le ravitaillement, tant en carburant, qu'en nourriture, munitions, vêtements, … arrive aux troupes de 1ère ligne sans discontinuer.
Les responsables logistique alliés ont estimé que le débarquement allié en Normandie nécessiterait 16.256.000 tonnes de ravitaillement, 4.200 véhicules chenillés, 3.500 pièces d'artillerie, 140.000 véhicules de transport et 12.000 avions.
A J+20, soit le 26 juin, on estimait possible de délivrer 5.000 tonnes d'essence, diesel et huiles (P.O.L. pour petrol, oil, lubricants) et à J+90, le double.

Tout fut fait pour que cette montagne de réserves arrive sur le plages normandes, puis dans les ports libérés au fur et mesure. Cependant, la rapidité de l'avance alliée surpris tout le monde jusqu'au plus fin stratège de la planification.

Les millions de jerrycans, 1er moyen d'acheminer le carburant, sont stockés sur les plages et dans les campagnes environnantes


Même chose pour le reste du ravitaillement


Ainsi, le perpétuel cauchemar sera de transporter les millions de tonnes d'approvisionnement jusqu'à la ligne de front.

Le 29 août, Patton a déjà atteint la Marne, son armée blindée consomme 3.040.000 litres de carburant par jour. Parallèlement, l'armée de Hodges (First Army) en consomme 2.971.600 par jour. Le total des deux armées est égal à plus du double de ce qui était acheminé. La poursuite des allemands en retraite fut donc fortement ralentie.
Le 23 août déjà, le problème était mis à l'étude lors d'une réunion qui dura 36 heures et 36 nouvelles heures plus tard le Red Ball Express démarrait, le 25 août 1944. Le nom en lui même a été emprunté au transport ferroviaire de fret où il désigne des acheminements rapides de marchandises.

La photo la plus célèbre du R.B.E, le Corporal Charles H. Johnson, du 783rd Military Police Battalion règle le traffic près d'Alençon le 5 septembre 44

Le principe est simple : réquisitionner et entretenir des routes sur lesquelles les convois roulent en sens unique et où toute circulation civile est interdite. Ce système a déjà été utilisé en Grande Bretagne pour l'acheminement des réserves vers les ports d'embarquement. En revanche, c'est la première fois que les convois rouleront 24h/24.
Chaque convoi est composé d'une compagnie de transport, soit 48 camions dont seulement 40 forment le convoi, 8 restant en maintenance/réparation. Il est précédé et suivi d'une jeep ou d'un command car. Les véhicules doivent se suivre à une distance maximum de 55 mètres et sont lâchés par groupes de cinq toute les minutes. Chaque véhicule doit avoir le plein de carburant et emporter autant de jerrycans qu'il peut.


La vitesse maximum est limitée à 25mph (40 Km/h), on ne peut pas dépasser ni s'arrêter. Les véhicules en panne sont laissés sur le côté dans l'attente de l'intervention de dépanneuses.
Un arrêt de 10 minutes est prévu toute les deux heures.
Le poids de certaines marchandises, les munitions par exemple est tel que les hauts responsables de l'armée autorisèrent une surcharge des camions jusque 100 %, ainsi, les GMC de la classe 2 ½ ton étaient autorisés à transporter jusqu'à 5 ton ce qui provoqua nombre d'accidents dus à l'usure anormale des pneus, de la direction et des freins.


La première phase prévue jusqu'au 1er septembre s'acheva avant que le réseau de voies ferrées ne fut remit en état, une seconde phase fut donc lancée et s'acheva le 16 novembre 1944.
Le transport de sang était aussi une priorité, ici via un Chevrolet


1 commentaire:

  1. Vous n'avez pas publié le nombre de "jérican" (oui je commets une faute)(récipients de 20 litres d'essence) utilisés chaque jour par un véhicule blindé généralement transportés à l'arrière tel que je les ai vus pour faire le plein sur le champ de bataille merci

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